Le nom de Boulaouane est bien connu pour l’honorable vin gris qu’on tient des vignobles, qui ont trouvé leur terre d’élection le long du talus formé par le plateau des Rehamma, au-dessus des plaines atlantiques. Mais la région recèle aussi une kasbah dont les ruines encore imposantes occupent un site remarquable. De quelque route qu’on arrive, on aperçoit de loin cet étrange château fort juché sur un promontoire dominant une boucle de l’Oum er-Rbia.
LA SITUATION Carte Michlin n° 742 plis 4 et 20. La kasbah de Boulaouane se trouve à 115 km au sud-ouest de Casablanca : prendre la kasbah de Marrakech jusqu’à Settat, où l’on emprunte sur la gauche la route de Safi ; depuis El-jadida ; depuis El-Jadida (80 km) prendre la route d’Essaouira-Agadir (par l’intérieur des terres), puis, après 20 km une route vers la gauche par Had-des-od-Frej. Vous pouvez poursuivre votre voyage en visitant : sur la cote atlantique, Casablanca, El-Jadida et Oualidia ; au sud, Marrakech
COMPRENDRE • UN CADEAU POUR LE SULTAN C’était leur bien le plus précieux : Halima, une ravissante jeune fille. Et qu’offrir comme présent au sultan de passage sinon ce que l’on a de mieux ? Ainsi Halima devint-elle la nouvelle favorite de Moulay Ismail et ses charmes opérèrent tant et si bien sur le terrible sultan qui la mena sur la plus haute tour de la kasbah, lui disant : « je te donne, à tes frères et toi, toutes les terres que tu peux apercevoir ». Plus tard, lorsqu’elle mourut, il fit fermer le château et, inconsolable, n’y revint plus. Halima a-t-elle vraiment existé ? Cela n’est pas certain. On sait en revanche que la kasbah fut bâtie par Moulay Ismail autour de 1710. D’aucuns affirment que c’était afin de tenir le pays en respect et d’assurer la levée de l’impôt dont on entreposait les prestations en nature dans les magasins de la forteresse : des jaloux, sûrement, fermés à tout romantisme.
VISITER Visite environ 1/2h. On atteint la kasbah par la petite route signalisée qui se détache de la route principale. Gardien sur place. Rétribution souhaitée (montant à négocier). 1km avant d’arriver, un coude de la route à gauche offre la plus belle vue de la kasbah, dont l’enceinte est bien conservée de ce coté. Au pied de la tour d’où Halima découvrit son domaine, et dont le sommet s’est hélas effondré ces dernières années, s’étendaient les appartements dont il reste peu de chose (patio dont les murs ont conservé des fragments de plâtre sculptés). A gauche le minaret de la mosquée est resté debout. Face à la maison, au pied des remparts, on aperçoit les vestiges des magasins souterrains ou «hris ». Une impression de grandeur et de solitude se dégage de ces ruines. Le tour partiel des remparts offre de belles perspectives sur la kasbah et les méandres encaissés de l’Oum er-Rbia. Un ambitieux projet de restauration des bâtiments existants, de recherches archéologiques et de mise en valeur touristique du site, qui dort dans les cartons depuis 1995, pourrait avoir le mérite, s’il se concrétise, de préserver ce qui subsiste du château de la belle Halima. |