Les cèdres de l’Atlas sont justement célèbres. Les peuplements les plus beaux et les plus importants se rencontrent dans le Moyen Atlas central, d’Ifrane au col du Zad où ils couvrent environ 75000 ha ; on en comptait bien davantage dans le passé, mais une exploitation désordonnée, aggravée par le surpâturage caprin, a causé des ravages jusqu’à ce qu’on se préoccupe – à partir de 1916 – de protéger la foret.
LA SITUATION Aux environs d’Azrou et d’Ifrane s’étend une belle foret de cèdres facilement accessible. Les premiers cèdres apparaissent entre 1500 et 1600 m d’altitude et s’associent d’abord aux chênes zéens (chênes rouvres dont le bois est utilisé principalement pour faire des traverses de chemin de fer) et aux chênes verts, Plus haut, autour de 2000 m, les cédraies sont dans toute leur splendeur, d’autant que leurs sous-bois, qui rappellent souvent un paysage de parc, se parent en avril en pivoines sauvages.
LES SEIGNEURS DE LA FORET S’accommodant de sols très divers mais redoutant la sécheresse (c’est pourquoi ils fréquentent de préférence les versants exposés aux vents d’Ouest), les cèdres de l’Atlas ont un fut très droit qui peut atteindre jusqu’à 60 m de hauteur et 2 m de diamètre. Leur silhouette altière étale une ramure horizontale très caractéristique. Jeunes, ils se terminent par une flèche grêle produisant constamment des bourgeons ; les vieilles cimes, au contraire, prennent une forme tubulaire. La longévité du cèdre est grande, et les sujets âgés de plus de deux siècles ne sont pas rares ; il existe même des patriarches qui seraient contemporains des sultans mérinides (en France ils eussent été les témoins de la guerre de Cent Ans !) Le bois de cèdre – apprécié depuis l’Antiquité parce qu’imputrescible – embaume les souks de menuisiers dans toutes les grandes villes. Ebénistes et charpentiers l’emploient, et on sait le parti que les sculpteurs en ont tiré dans les palais, les médersas et les mosquées, pour la décoration des plafonds, des linteaux et des auvents.
CIRCUITS • MISCHLIFFEN Circuit de 68 km au départ d’Azrou – environ 1h30. Sortir d’Azrou par la route de Fès. Au bout de 4,5 km, prendre à droite la route signalisée «cèdre Gouraud ».
-CEDRE GOURAUD La route s’élève rapidement jusqu’à la foret où l’on rencontre de très beaux sujets comme, à droite de psite, ce «cèdre Gouraud », reconnaissable à son énorme branche en forme de chandelier, et qui atteint presque 10 m de circonférence à la base. De retour sur la route, on circule à travers champs et vergers avant de se hisser jusqu’au rebord d’un plateau. De là, le panorama embrasse le Moyen Atlas, la plaine irriguée d’Azrou prolongée au Nord-Ouest par un moutonnement de collines volcaniques qui semblent aller battre la corniche du plateau d’El-Hajeb. On débouche ensuite sur un terrain rocailleux qui monte en pente douce, sur la gauche, vers l’éminence volcanique du paysage d’Ito.
- IFRANE A la sortie d’Ifrane, en vue du palais royal, la route que l’on prend à droite au carrefour suit la limite inférieure de la foret puis traverse un plateau aride. A une bifurcation, on continue tout droit en direction de Mischliffen sur la route qui amorce aussitôt la montée vers le Tizi-n-Tretten bordé de cèdres sur les hauteurs. Du col (1934 m), vue à gauche sur les grands sommets du Moyen Atlas (massif e Tichchoukt) par-delà la dépression de l’oued Guigou (pêche à la truite ). On pénètre bientôt dans une belle foret de cèdres associés aux chênes et aux sapins.
- MISCHLIFFEN Un ancien volacn éteint couronné de cèdres compose le site du petit centre de sports d’hiver du Mischliffen. Après le chalet du Ski-club d’Ifrane, prendre à gauche la route en sens unique qui ramène à la route d’Azrou. La route longe un vallon couvert de prairies très fréquentées par les troupeaux puis traverse en ligne droite un plateau tout bosselé de roches volcaniques au bout duquel se dresse le jbel Hebri (2104 m), cône volcanique parsemé de cèdres. Prendre à droite la route nationale vers Azrou. La descente est très belle. La route serpente dans la cédraie parée ici de magnifiques sous-bois ; elle offre de remarquables vues sur la région d’Azrou.
CIRCUIT D’AIN-LEUH Ciruit de 63 km au départ d’Azrou – environ 2h30
- AZROU Quitter Azrou en direction de Fès, puis prendre tout de suite à droite la route de Midelt. Continuer jusqu’à la route d’Ain-Leuh que l’on prend à droite. La route, qui fait traverser de beaux peuplements de cèdres, suit longuement le sommet de la corniche du Moyen Atlas et procure de fréquentes échappées vers la droite : ces vues permettent d’apercevoir en contrebas Azrou, la vallée tourmentée du Tigrigra et, au loin, les hauteurs de la meseta marocaine. On traverse les vastes pâturages d’une plaine d’altitude bordée de crêtes calcaires.
- AIN-LEUH Dans un virage on découvre Ain-Leuh, blottie das un vallon étroit, avec ses maisons brunes à toit plat et ses terrasses irriguées débordant de verdure. Ce gros bourg est un marché des Béni Mguild et un centre d’estivage ; on y travaille aussi le bois des forets voisines.
En prenant (15mn à pied AR) un chemin qui se détache à droite de la route, à la sortie Sud d’Ain-Leuh, vous atteindrez, à 400 m, une plate-forme naturelle d’où la vue est curieuse sur les terrasses étagées du vieux bourg.
Retour à Azrou en poursuivant tout droit puis en prenant à droite la route Marrakech-Fés. A la sortie Nord d’Ain-Leuh, la descente est rapide avec vue sur la foret de cèdres à droite et la plaine du Tigrigra en face. A partir de Tiouririne, on roule parallèlement à la corniche du Moyen Atlas dans un paysage de riches cultures, tandis qu’Azrou apparaît dans le lointain.
Dans le dernier virage avant d’atteindre la ville, belle vue sur Azrou et son «village berbère ».
- PAYSAGE D’ITO 18 km au Nord-Ouest d’Azrou
- AZROU Sortir d’Azrou en direction de Meknés. Après la traversée de la riche plaine irriguée de l’oued Tigrigra, la route s’élève en offrant de belles vues sur Azrou et son site. A 18 km, tandis que l’on suit en corniche le rebord du plateau d’El-Hajeb, un panorama se révèle à gauche sur la vaste dépression, barrée à l’horizon par les hauteurs boisées du Moyen Atlas. Le paysage présente un chaos de petits reliefs : alignements de crêtes décapées par l’érosion, archipels de volcans éteints depuis le début du quaternaire, fractures, coulées de lave. L’oued Tigrigra et ses affluents se fraient un passage à travers ce paysage dénudé qui, le soir sous l’éclairage rasant du soleil, prend un aspect fantastique qu’on a qualifié de lunaire
- EL HAJEB A 17 km plus au Nord, ce petit centre estival d’altitude est apprécié des habitants de Meknés fuyant la chaleur de la plaine. C’est une ville fraîche et ombragée, bien arrosé par les sources qui jaillissent en cascades à la base des terrains calcaires voisins. Elle conserve les restes d’une kasbah élevée par le sultan Moulay Hassan pour tenir en respect les Beni M’Tir, turbulente tribu berbère établie aux abords de la cité. Dans la partie Est de la ville, les parois rocheuses laissent encore voir quelques habitations troglodytiques.
A la sortie Nord-Ouest de la ville, la route offre une vue étendue sur l’opulente plaine de Meknés : l’harmonie des couleurs témoigne de la variété des ressources crées par l’homme dans cette région que domine au loin le jbel Kefs et le jbel Zerhoun.
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