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BENI-MELLAL

Entre le Moyen Atlas et la plaine céréalière du Tadla s’allonge une étroite bande humide et riche appelée «dir (ce mot, qui signifie «poitril », illustre la manière brusque dont la chaîne montagneuse se termine sur la plaine). Là, Beni-Mellal est née de la présence de l’eau : les sources abondent autour de la ville, qu’enveloppent les plantations d’orangers et de vaste oliveraie où se glissent des figuiers, des grenadiers, des abricotiers et des pêchers. Les oranges de Beni-Mellal sont réputées pour être  parmi les meilleures du Maroc.

LA SITUATION
14212 habitants. Carte Michelin n° 742 plis 5, 21-22 et 47-48. Souk le mardi.
Beni-Mellal est située à 229 km au nord-est de Marrakech et à 280 au sud-ouest de Fès. La création du barrage de Bin-el-Ouidane a modifié l’économie du Tadla et donné à la ville une impulsion dont témoigne l’artère principale qu’empruntait jadis la route Fés-Marrakech, actuellement avenue Mohamed V, où se succèdent les édifices publics, les coopératives et les banques. Quant à  la route, elle contourne désormais la ville par le Nord.
Vous pouvez poursuivre votre voyage en visitant : les Cascades d’Ouzoud et Marrakech (au sud) ; Kasbah-Tadla, Khenifra, la Foret de Cèdres, Azrou, Sefrou et Ifrane (au nord-est).

CIRCUITS
• LE TOUR DE L’OLIVERAIE

Circuit de 11 km – environ 1h
La route s’embranche sur l’avenue Mohamed V, à gauche , au grand carrefour que l’on rencontre après la poste, lorsqu’on va dans la direction de Marrakech. Prendre ensuite le boulevard Hassan II sur 1200 m et bifurquer à droite.
De vastes orangeraies précédent le très joli bois d’oliviers qui est la parure de Beni-Mellal. Sillonné de ruisseaux et de séguias alimentés par des sources vauclusiennes, il constitue un lieu de promenade délicieux.

• AIN-ASSERDOUN
A 3,5 km de Beni-Mellal, cette source limpide et fraîche, d’un débit moyen de 1500 litres à la seconde, jaillit du rocher pour s’écouler dans un canal coupé de chutes, avant d’aller contribuer à l’irrigation des jardins et des vergers. Autour d’elle, un agréable jardin public des plus modernes a été aménagé.
A hauteur de la source, prendre à droite une route en lacet.

• BORJ RAS EL AIN
Juché sur un piton boisé, il domine ce site noyé dans la verdure. Les pentes sont par endroits couvertes de tikiout, sorte d’euphorbe dont la tige renferme un suc laiteux très caustique. A l’extrémité d’une plate-forme, le borj en partie ruiné se détache sur la plaine. De là, on découvre un beau panorama sur Beni-Mellal, sertie dans son oliveraie où pointent quelques cyprès ; à perte de vue, la plaine du Tadla étale ses vergers et ses champs irrigués.
De retour à la source, prendre à droite.
On rentre dans Beni-Mellal par la nouvelle médina, avant de déboucher sur la place de la liberté, spacieuse et bordée d’arcades.

• ENTRE LAC ET CASCADES
215 km. Compter une bonne journée (route parfois difficile, surtout en cas d’intempéries) et prévoir éventuellement un pique-nique (seule possibilité de restauration : à Bin-el-Ouidane). Sortir de Beni-Mellal par la N 8 en direction de Marrakech, et à Oulad-Moussa, prendre à gauche la R 306. Celle-ci s’élève doucement en lacet, offrant dans sa partie en corniche des vues de plus en plus étendues sur la plaine du Tadla. Puis, dominée sur la gauche par le jbel R.Nim (2411m). Elle franchit un petit col avant de s’enfoncer dans le Moyen Atlas.
Peu après le col, on découvre les eaux étrangement bleues du lac artificiel de Bin-el-Ouidane. 9à et là, des termes fortifiées, à toit plat fait de terre et de branchages et cantonnées de tourelles carrées, annoncent les tirhemts (greniers fortifiés) du  sud.

• BARRAGE ET LAC DE BIN-EL-OUIDANE
L’énorme barrage «voûte » a été construit sur l’oued el Abid, en amont  des très belles gorges que ce cours d’eau a creusées dans le Haut Atlas. D’une longueur de 285 m à la crête, épais de 28 m à sa base et de 5 m au sommet, il présente une hauteur de 133 m.

L’immense lac de retenue (3735 ha) s’inscrit dans un magnifique cadre de montagnes. Ses rives extrêmement sinueuses et en pente très douce, ses innombrables petits îlots ou promontoires et un boisement intensif depuis la construction du barrage ont ôté à ce paysage une part de sévérité.
A 4km en aval, le barrage d’Ait-Ouarda dérive, grâce à une galerie souterraine longue de 10,6 km percée sous le jbel Tazerkount, les eaux de décharge de l’usine hydroélectrique installée au pied du barrage. Celles-ci, après une dénivellation de 235 m, viennent alimenter l’usine d’Afourer.

De la petite route qui s’embranche sur celle d’Afourer et descend vers le pied du barrage, on a une très bonne vue sur l’énorme muraille barrant la cluse aux versants calcaires boisés.

Un complexe touristique est aménagé sur la rive nord du lac.
La route franchit en crête le barrage et s’élève au-dessus du lac en de nombreux lacets – dans un paysage tourmenté et rude – offrant, sur plus de 6 km, des vues de plus en plus larges sur l’immense étendue d’eau turquoise- Au loin se profile la chaîne du Haut Atlas, enneigée durant une grande partie de l’année. Après la traversée du plateau d’Azilal, on prend à droite la P3105 qui, dans une  région vallonnée et très verdoyante au printemps, conduit à la kasbah d’Ouzoud, toute proche des cascades.

CASCADES D’OUZOUD
A u cas où l’état de la route rendrait impossible la poursuite de l’itinéraire par les gorges de l’oued el Abid, emprunter, après avoir visité les cascades, la variante de retour par Afourer. Sinon poursuivre sur la P 3105 qui, au-delà du pont sur l’Ouzoud, est désormais goudronnée, même si les chutes de pierres rendent certains passages difficiles.

GORGES DE L’OUED EL ABID
Après avoir traversé un petit bassin cultivé et peuplé de pittoresques villages aux maisons ocre, on s’élève pour longer bientôt, de loin, l’oued el Abid. Ce torrent actif, principal affluent de l’Oum er-Rbia, a creusé dans la partie occidentale du Moyen Atlas des  gorges profondes de 400 à 600 m, dont la muraille se dresse sur la gauche, rouge et abrupte, mais dont on ne peut voir le fond.
Puis l’étroite route goudronnée, tracée en corniche au-dessus des parois verticales, descend brusquement en des lacets impressionnants vers l’oued qu’elle franchit sur un pont métallique d’où on peut voir l’entrée du canyon.
A Moulay-Aissa-Bendriss, on laisse à droite la route qui conduit à Ait-Attab.
La descente vers la N 8 qu’on prend à droite pour revenir à Beni-Mellal offre de large vue sur la plaine du Tadla.

VARIANTE DE RETOUR PAR AFOURER
Allongement de parcours de 32 km
Après la visite des cascades d’Ouzoud, revenir à Bin-el-Ouidane où, une fois franchi le barrage, on prend à gauche la route d’Afourer. Celle-ci suit d’abord, dans un cadre très boisé, le cours de l’oued-el-Abid qu’elle domine. Après un parcours sinueux en montagne, apparaît soudain la plaine du Tadla. La descente vers Afourer dévoile une succession de vues quasi aériennes sur cette vaste étendue découpée par les cultures en une infinité de petites bandes où courent des canaux d’irrigation.

LE PAYS DES AIT BOUGUEMEZ
Dans la région du Haut Atlas Central, là où la nature, féroce, façonne l’environnement à sa guise et rend l’accès aux villages très difficile, l’oued Tassaout prend sa source dans un escarpement séparant le jbel Tarkeddit du jbel Anghomar. Ses eaux tumultueuses roulent ensuite au fond d’une superbe vallée enserrée entre des parois vertigineuses ou des flancs abrupts couverts de chênes verts, de thuyas et de pins d’Alep.

Cette vallée isolée de la Haute-Tassaout, si joliment chantée autrefois par une humble poétesse berbère répondant au nom de Mririda N’Ait Attik (les chants de la tassaout, traduits du dialecte tachelhait par René Euloge), offre au regard de ceux qui la découvrent les plus beaux irherm (greniers-forteresses) ou tirhermt du Grand Atlas. C’est dans cet environnement architectural unique, où les villages chleuhs – comme ceux de Magdaz, d’Ait Hamza ou d’Ichebakane – sont constitués d’étonnants édifices en pisé s’harmonisant parfaitement avec le paysage, que vivent les Ait Bouguemaz.

Dans ce pays auquel on accède difficilement (d’abord en 4x4 par des pistes rocailleuses, puis à pied, allant de village en village, après avoir quitté Azilal et dépassé Ait Mohammed), ces montagnards, souvent isolés dés les premières neiges d’automne, vivent essentiellement d’agriculture et d’élevage. Dans les villages subsistent des greniers-forteresse et de vieilles demeures patriarcales en pisé, aux façades presque aveugles, et sommairement meublées, sur le seuil desquelles des enfants aux yeux rieurs, ou de vénérables vieillards à l’imposant turban, accueillent les rares visiteurs d’un cordial sourire ou d’un mot de bienvenue.

On lira avec plaisir l’évocation du quotidien de ces villageois berbères dans deux ouvrages écrits et illustrés par Karin Huet et Titouan Lamazou, le fameux navigateur (Un hiver berbère et sous les toits de terre – Haut Atlas), Qui rapporte de leur séjour d’un an dans le Haut Atlas marocain de nombreux dessins, notes et croquis.

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